Notre association rassemble des opérateurs de prise de vue,
des cadreurs et cadreuses, qui maitrisent le steadicam mais aussi un grand nombre d'autres outils de prise de vue professionnels.
Nous promouvons le métier de cadreur Steadicam, défendons notre outil de travail et notre indépendance dans son choix, le label de qualité, les acquis de notre profession, l’exercice loyal du métier et la veille sur la qualité des formations.
LA CHARTE DE L’AFCS
1. LA DÉFENSE DE NOTRE MÉTIER
Nous, cadreurs Steadicam sommes d’abord des cadreurs, et l’exercice de notre spécialisation suppose, outre les contraintes physiques inhérentes à l’utilisation du Steadicam, un savoir-faire technique qui s’acquiert en un long apprentissage et justifie un salaire majoré par rapport à celui du cadreur classique. Nous, membres de l’AFCS, nous engageons à défendre et promouvoir la fonction de cadreur spécialisé Steadicam avec l’ensemble des responsabilités techniques, artistiques et déontologiques qu’elle représente. L’AFCS rappelle qu’un cadreur est un salarié cadre intermittent à employeurs multiples, et que le salaire, pour lequel le Code du Travail doit s’appliquer intégralement en matière de tournages, est la règle habituelle. La facture qui n’a vraiment de sens que pour la location du matériel, n’est pas proscrite, si elle intègre facturation du matériel et prestation au Steadicam en y intégrant les charges salariales et patronales. L’appel à la moins-disance, la tolérance face à la sous-qualification ou la dévalorisation financière des cadreurs Steadicam qualifiés risquent d’entraîner une dégradation de notre profession. Il arrive même que certaines productions exercent un recours forcé à une facturation englobant équipement et salaire sans les charges. Tout membre de l’AFCS qui se distinguerait par des pratiques répétées de non-respect, tant des salaires que des tarifs de location du matériel recommandés par l’association, sera exclu de nos rangs, après un simple avertissement, par un vote majoritaire du Conseil qui devra fournir à l’intéressé l’occasion de se défendre. On ne peut se prévaloir de l’appartenance à notre association tout en exerçant une concurrence déloyale. C’est pourquoi l’AFCS même si elle ne dispose, de par son simple statut associatif, d’aucun pouvoir syndical ni coercitif sur le marché du travail, préconise un comportement responsable de l’ensemble de ses membres afin que l’association reste une référence qualitative et salariale pour l’application d’une éthique professionnelle indispensable à la préservation de notre métier. Nous ne pouvons imposer ce code de bonne conduite que dans notre fonctionnement interne, en privilégiant la prise de conscience des membres défaillants sur leur éventuelle exclusion pour, à terme, tenter de tirer notre profession vers le haut.
2. LA DÉFENSE DE NOTRE OUTIL ET DE NOTRE INDÉPENDANCE DANS LE CHOIX DE CELUI-CI
L’AFCS n’est affiliée à aucun fabricant en particulier. Nous sommes libres de choisir le matériel qui nous convient tant que celui-ci satisfait aux niveaux de qualité, de précision et de fiabilité indispensables à une utilisation professionnelle intense et exigeante. Nous intégrons dans notre communauté à la fois des membres qui ont fait le choix d’acheter leur équipement (opérateurs "propriétaires") et d’autres qui préfèrent travailler avec des Steadicam fournis par des tiers, qu’ils soient loueurs professionnels, opérateurs multi-propriétaires ou groupements d’intérêt économique. Cette distinction ne doit en aucun cas nuire à notre unité. Les impératifs de gestion des structures de location doivent passer après la défense de notre métier. Il n’est pas dans la finalité de celui-ci de servir un quelconque "business plan" ou de viser à une position monopolistique sur notre marché, mais de fournir une prestation artistique de qualité à un prix approprié. Afin de contrer toute distorsion de concurrence, une grille de tarifs de location a été établie avec une modulation pour les accessoires supplémentaires. L’ensemble des membres de l’AFCS s’engage à s’y conformer, afin que ceux qui ont fait l’acquisition d’un équipement de qualité puissent l’amortir, l’entretenir et l’accessoiriser convenablement. Un outil n’est pas une fin en soi : Posséder un Steadicam ne fait pas nécessairement de son propriétaire un cadreur spécialisé. Il faut avoir appris à en maîtriser les aspects tant techniques qu’artistiques pour le devenir. Cela vaut pour tous les dispositifs de stabilisation à la prise de vues, y compris électroniques qui sont apparus dans la panoplie des possibilités d’exercice du cadre et pour lesquels il est illusoire de penser que l’on pourrait se passer d’un opérateur qualifié. L’AFCS ne peut cautionner toute pratique qui prétendrait se passer de la nécessité de formation et de qualification, et aboutirait à une dégradation de notre reconnaissance professionnelle.
Nous devons néanmoins rester dans une veille technologique permanente, sans a priori négatif pour les nouveautés techniques, pour autant qu’elles aident à faire de meilleures images, en complément de nos machines actuelles, et qu’elles n’entraînent pas une dégradation du statut et des responsabilités du cadreur spécialisé.
3. LE LABEL DE QUALITÉ
L’appartenance à l’AFCS est un gage de qualité pour chacun de ses membres, par le fait d’avoir répondu aux critères d’adhésion. Nous nous engageons ainsi à servir et à renforcer ce label de qualité de l’association :
par le respect de l’ensemble de l’équipe de tournage tant technique qu’artistique, en servant au mieux l’intérêt du film par une insertion harmonieuse de notre outil avec les autres techniques mises en œuvre.
par un souci permanent de qualité dans l’exercice du métier en respectant les attentes et les exigences de la mise en scène, en prenant en considération le travail de chaque poste.
par un comportement à l’image des valeurs défendues par l’association.
en demandant aux productions qui nous emploient, et ce par ajout au contrat, que la mention "AFCS" apparaisse à côté de notre nom au générique du film.
4. LA DÉFENSE DES ACQUIS DE NOTRE PROFESSION
La reconnaissance de la définition de fonction de cadreur Steadicam dit « spécialisé » étant acquise dans la grille des métiers de la Convention Collective du Cinéma, il nous appartient d’entretenir et de faire valoir les droits qui y sont liés. Un salaire minimum syndical a été établi dans son annexe I pour notre fonction. Cette rétribution concerne tout technicien occupant pour la première fois le poste, (comme il était précisé dans les précédents textes) et constitue le plancher minimal de négociation avec les productions, les salaires obtenus par la plupart de nos membres étant généralement supérieurs. C’est pourquoi l’AFCS, après un long travail mené dès sa création, sur les salaires et tarifs pratiqués par ses membres dans les différents secteurs du cinéma et de l’audiovisuel, a établi une grille salariale réaliste prenant en compte les spécificités de notre métier et la réalité des rémunérations obtenues. Dès lors, nous nous engageons à faire valoir cette grille et dans tous les cas, à ne pas accepter de contrat de travail qui ne respecterait pas a minima la Convention Collective de la production cinématographique, tant dans le domaine du droit du travail qu’en termes de conditions de salaire. Cela vaut pour le montant du salaire hebdomadaire ou journalier, mais aussi, et de la même façon, pour le paiement des heures supplémentaires, des heures majorées (de nuit, des samedis, des dimanches, des jours fériés), des heures anticipées, des jours de voyages, ainsi que pour le respect des journées dites de "récupération". L’AFCS dénonce la grille proposée par l’USPA, qui ne prend pas en compte la spécialisation au Steadicam en assimilant le salaire du cadreur spécialisé Steadicam à celui du cadreur classique, et en affichant des rémunérations dérisoirement basses qui n’ont rien à voir avec celles obtenues par nos membres et reprises dans la grille des salaires recommandés par l’AFCS. De la même façon, chacun de nos membres doit veiller à ce que le matériel qu’il utilise soit loué selon les tarifs en vigueur, qu’il soit propriétaire ou qu’il utilise une machine louée à un tiers. Les acquis des uns serviront les négociations des autres.
5. LES LIMITES DE L’UTILISATION DE L’APPAREIL
Nous, cadreurs spécialisés en Steadicam, avons la responsabilité du matériel que nous utilisons et devons veiller à ce que nos outils soient utilisés à bon escient, dans un contexte justifié. Le Steadicam ne remplace pas la machinerie classique, et son utilisation ne doit pas céder à la contrainte de conditions de production ou de prétexte de gain de temps. Imposer le Steadicam de manière systématique n’est pas le défendre, mais pourrait au contraire nuire à son image. En tant que spécialistes, nous devons savoir anticiper les situations qui pourraient nous mettre en danger, notamment sur les véhicules en mouvement, d’autant plus si elles ne sont pas encadrées par d’autres professionnels habilités à ces installations et déterminer, le cas échéant, l’outil complémentaire voire différent du Steadicam, le mieux adapté à l’intérêt du plan.
Le rôle pédagogique de l’AFCS est aussi de rappeler les règles élémentaires de bonne utilisation du Steadicam, et d’inviter ses membres à expliquer et à faire admettre les limites d’utilisation de la machine.
6. L’EXERCICE LOYAL DU MÉTIER
La loyauté d’exercice de notre métier passe par une mise en pratique commune des préceptes de l’AFCS. Tout contrat non conforme à la législation du travail en vigueur doit être non seulement refusé par les membres de l’association, mais aussi signalé au Conseil de l’AFCS. Concernant les salaires et tarifs de location recommandés par l’AFCS, et même si nous n’avons pas d’habilitation syndicale, l’association revendique des prix en adéquation avec les contrats et factures de l’ensemble de nos membres. Ces grilles tarifaires, chaque année réévaluées et mises au vote en AG doivent être respectées par chacun de nos membres. Aucun membre de l’AFCS ne pourra prétendre à un contrat de salaire ou de location moindre que celui proposé à un autre membre de l’association pour les mêmes conditions, sous peine d’exclusion de l’association. Il ne peut y avoir de concurrence pécuniaire au sein même des membres de l’AFCS, car en entrant dans l’association, nous nous engageons à nous respecter et à nous entraider, notamment en communiquant les conditions négociées sur des projets anciens, actuels ou futurs. La profusion d’opérateurs Steadicam ne doit pas dégrader les pratiques ni la qualité du travail, et encore moins la probité vis-à-vis des collègues. Notre métier requiert une connaissance de la narration visuelle, des focales, du montage et s’accompagne d’une vraie culture de l’image. Il n’est pas un faire-valoir dont le seul but serait l’exécution de mouvements de caméra virtuoses. Comprendre les demandes de mise en scène et les traduire rapidement en cadrages précis dans le respect du scénario, demande autant d’expérience, de rigueur que d’humilité. Notre métier ne s’épanouit que dans le travail d’équipe, avec les responsabilités de chacun et la spécificité de chaque outil clairement assimilé. L’individualisme forcené ne doit plus exister sur nos tournages, pas plus que la recherche de monopoles par une pratique tarifaire déloyale, pour que notre profession puisse continuer à exister et être reconnue à sa juste valeur. La solidarité s’exprimera aussi par entraide matérielle pour un dépannage ponctuel ou par échange de bons procédés entre membres de l’association.
7. L’ACCOMPAGNEMENT DES FORMATIONS
L’AFCS se réserve le droit d’émettre des avis sur la qualité pédagogique des stages de formation qui se déroulent en France, ainsi que sur les critères d’admission exigés pour participer à ces stages. Il ne s’agit que d’avis consultatifs, l’association n’étant pas un organisme de formation, mais représentant au plus juste le métier. Comme il est contraire à notre Charte de faire croire qu’une semaine de workshop et/ou l’acquisition d’un équipement peut suffire à être cadreur Steadicam dans le milieu professionnel, nous encourageons les membres de l’AFCS à accompagner ceux qui rejoignent notre métier pour les conseiller dans leurs parcours ainsi que dans leurs choix matériels et professionnels. Ainsi, dès leurs débuts, les cadreurs débutant au Steadicam pourront acquérir une pratique responsable et renseignée de notre spécialisation sans nuire à l’image ni aux acquis de notre profession.